Le Gabon marque une avancée majeure vers la modernisation de ses services publics. Dans le cadre du Programme Gabon Digital, conformément à la vision numérique du Président de la République, Son Excellence Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, qui fait du numérique un vecteur de transformation de l’État, un atelier interinstitutionnel tenu à Nkok du 23 au 28 juin 2025, s’est achevé sur d’importantes recommandations.
Organisé sous l’égide du Ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, avec l’appui technique de l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF), l’atelier a permis de structurer trois projets stratégiques majeurs :
- Le Système National d’Identité Digitale (SNID),
- Le Registre Biométrique des Personnes Physiques (RBPP),
- Le Centre National d’État Civil (CNEC).
Cette rencontre a réuni plus de 50 représentants issus des administrations, agences, corps spécialisés et autorités indépendantes. Les travaux ont visé à fédérer les parties prenantes, faciliter l’appropriation des projets, et définir des feuilles de route claires, adaptées au contexte gabonais.
SNID : vers une identité numérique unifiée
Face à la fragmentation des bases d’identité et au manque d’interopérabilité, les participants ont recommandé :
- Un audit des systèmes existants,
- La mise en place d’un Comité national de gouvernance,
- L’adoption de la plateforme open source MOSIP.
Un projet pilote est envisagé, avec une forte implication politique, pour garantir l’intégration du SNID aux services essentiels (État civil, CNAMGS…).
RBPP : unifier les bases biométriques
L’atelier a mis en lumière l’urgence d’un référentiel biométrique unique. Les propositions incluent :
- Un processus centralisé d’enrôlement,
- Une architecture d’intégration sécurisée,
- Une gouvernance formalisée par décret.
La gestion des données sensibles et le consentement des usagers figurent parmi les priorités.
CNEC : moderniser l’état civil
Constatant une inégalité d’accès entre zones urbaines et rurales, les experts ont proposé :
- Une phase pilote dans trois localités,
- Un schéma directeur d’urbanisation,
- La création d’un portail national de l’état civil.
L’objectif est de rendre l’état civil plus accessible, fiable et numérique.
Une stratégie coordonnée
L’atelier a recommandé une gouvernance unifiée, un suivi-évaluation rigoureux et une communication renforcée auprès du public. L’ANINF, en tant qu’acteur technique central, jouera un rôle moteur dans la mise en œuvre de ces projets.
Ces initiatives, pensées dans une logique de souveraineté numérique, contribueront à l’inclusion sociale, à la sécurisation des données et à une administration plus performante et transparente.