Modernisation de la gestion des ressources humaines de l’État : l’ANINF aux côtés du ministère de la Fonction publique

Dans la dynamique de modernisation de l’administration publique engagée par les plus hautes autorités, le Directeur Général de l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF), M. Alberto Wenceslas MOUNGUENGUI MOUDOKI, a été reçu ce lundi 2 juin 2025 par Madame le Ministre de la Fonction Publique et du Renforcement des Capacités, Pr Marcelle IBOUNDA. La rencontre s’est tenue en présence du Secrétaire Général, du Directeur de Cabinet et de plusieurs cadres du ministère. Au cœur des échanges : la refonte du Fichier Unique de Référence (FUR), un outil central du système informatisé de gestion des ressources humaines (SIGRH) de l’État, mis en place il y a plus de vingt ans. Devenu obsolète au regard des exigences actuelles en matière de sécurité, d’interopérabilité et de performance, le FUR nécessite aujourd’hui une refonte en profondeur pour répondre aux ambitions d’une gestion moderne et fiable des agents publics. A cet effet, Madame le Ministre a sollicité l’expertise de l’ANINF pour piloter cette refonte stratégique. Le Directeur Général de l’Agence a saisi cette occasion pour rappeler l’engagement de l’ANINF en faveur de la transformation numérique de l’administration, tout en présentant l’état d’avancement du projet. Il a précisé que la durée de mise en œuvre est estimée à 13 mois. Un travail conjoint entre les équipes de l’ANINF et les experts sectoriels du ministère est déjà en préparation afin de poser les bases techniques du projet et d’en assurer un cadrage optimal. Reconnaissant la portée transversale du projet, Madame le Ministre a indiqué qu’elle en ferait une communication officielle en Conseil Interministériel, en vue d’impliquer l’ensemble des ministères concernés et de garantir une coordination interministérielle efficace. Ce chantier marque une nouvelle étape dans la digitalisation des services publics au Gabon, portée par une volonté claire : rendre l’administration plus performante, plus transparente et résolument tournée vers l’avenir.
« L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE AU SERVICE DE LA PERFORMANCE ORGANISATIONNELLLE DE L’ADMINISTRATION »

Par M. Elvis François OKONGUI, Directeur de l’Audit, de la Qualité, de la Stratégie et de l’Organisation de l’Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF). L’intelligence artificielle (IA) s’impose aujourd’hui comme un levier incontournable de transformation dans les organisations publiques. Grâce à ses capacités d’analyse, d’automatisation et de prédiction, elle promet une amélioration substantielle des performances administratives. Mais dans cet élan vers l’innovation, une question essentielle se pose : comment concilier efficacité technologique et gouvernance publique responsable ? Autrement dit, comment utiliser l’IA pour rendre l’administration plus performante sans renoncer aux principes d’éthique, de transparence et d’équité qui fondent le service public ? Avantages de l’Intelligence Artificielle dans le domaine organisationnel de l’administration : 1.1 Automatisation des processus au sein de l’Administration : Dans les administrations, l’IA offre des opportunités concrètes pour faciliter le déploiement des processus. Cette facilité passe par l’automatisation des tâches répétitives réalisées en interne par le personnel. En effet, avec l’intégration de l’IA, l’agent mis au cœur des actions quotidiennes dans un service se verra enlever des charges de travail telles que la gestion des courriels et agenda, le nommage et l’archivage de documents, la planification des réunions, la rédaction de compte-rendu, la mise à disposition instantané de formulaires et d’informations entre autres. Ces tâches citées pourront désormais être réalisées par un agent machine qui aura été programmé pour enregistrer par exemple un courrier arrivé, l’émetteur du courrier, le destinataire, l’objet du courrier et voir même le transmettre via mail à la personne à qui il est adressé. Cela permettra à l’agent au poste d’optimiser son temps de travail et se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. Aussi, pour la gestion administrative de tâches, l’IA met à disposition des outils permettant d’avoir un compte-rendu de réunion plus fiable et dans un temps réduit. En effet, avec l’outil d’IA CHATGPT[2], il est possible d’enregistrer une réunion tenue en présentiel ou en ligne et avoir un compte-rendu synthétisé qui ressort tous les points discutés et les recommandations retenues. De plus, pour le cas d’un Responsable qui se retrouve avec une ou deux réunions planifiées au même moment, il est possible avec l’IA d’utiliser des outils permettant d’enregistrer la réunion à laquelle il ne peut prendre part, et en obtenir le compte-rendu, sans avoir recours à un représentant. Il est au même niveau d’information que toutes les personnes y ayant pris part et l’attente d’un compte-rendu sous 24 heures ne sera plus nécessaire. 1.2 Analyse fiable et approfondie des données : Dans le cadre des actions menées au sein de l’Agence, des documents de suivi et évaluation sont produits dans l’optique d’analyser les données de chaque direction. En effet, la Direction de l’Audit, de la Qualité, de la Stratégie et de l’Organisation (DAQSO)[3], dans ses prérogatives, fait l’analyse des rapports d’activités hebdomadaires et mensuels des différentes entités de l’Agence. Cette action est rendue plus efficace avec l’IA, qui offre aux équipes de cette direction, des outils visant à analyser de manière pratique et rapide, les dossiers présentés et traités durant une période définie. L’IA ressort toutes les informations nécessaires comme les actions menées, leurs états d’avancement, les points bloquants, etc. Grâce à sa capacité d’analyse de données, elle soumet des solutions et des recommandations, voir même aider à la prise de décision. De plus, une corrélation entre cette innovation et le mode de gouvernance actuel pourra être observé dans l’évaluation des plans d’actions et l’analyse des rapports d’activités. Avec l’intégration de l’IA, l’analyse des rapports d’activités permet aujourd’hui, d’obtenir les niveaux d’avancement des activités contenues dans les plans d’actions de chaque direction, car toutes les activités quotidiennement menées au sein d’une direction émanent de son plan d’actions et y sont inscrites. Ainsi, ce travail d’analyse préalablement fait par l’IA facilite les séances tenues par les équipes de la DAQSO avec les différentes directions. L’IA aura déjà ressorti quelques informations recherchées afin que les discussions ne soient orientées que sur les points bloquants et les prochaines actions à déployer. L’IA peut également proposer toutes les combinaisons possibles pour lever un point bloquant ou prendre une décision. L’action humaine ne se limitera qu’à introduire le problème rencontré et les points bloquants existants. Une fois cet exercice exécuté, l’IA prendra le relais en réalisant une analyse approfondie pour aboutir à l’offre de solutions possibles. Par ailleurs, dans le cadre de la gestion de projet, et grâce à une base de données numériques avancée, les algorithmes d’IA peuvent aider à définir la durée d’un projet, les actions autour des objectifs, définir les besoins en ressources humaines, financières et matérielles, fixer les délais de réalisation et également faire le suivi relatif à l’état d’avancement des activités. De plus, dans la mise en œuvre d’un projet, l’IA peut produire et créer la documentation nécessaire aux travaux et orienter les utilisateurs pour une gestion plus efficace, précise, sans omission et dans les délais. Les préoccupations autour de l’Intelligence Artificielle : L’intelligence artificielle fonctionne selon la façon dont elle est conçue, développée, formée, réglée et utilisée. C’est une innovation qui met désormais l’usager en interaction avec un agent machine programmé et dépourvu du contenu subjectif de la conscience proprement humaine. De ce fait, une question fondamentale se pose quant à ses limites face à la notion d’éthique, à l’adaptation des agents à ce nouvel outil et à la transformation des métiers. 2.1 Les limites éthiques de l’Intelligence Artificielle : L’intelligence artificielle dans sa conception ne détient pas le sens moral humain. Elle n’a pas la capacité de se mettre à la place de l’usager et ne se voit pas obligée de suffire à des règles et normes morales inhérentes aux interactions. Elle tente de produire un résultat, d’atteindre le but que ses créateurs lui ont assigné, sans égard à d’autres considérations. De ce fait, la question de responsabilité n’est pas engagée avec l’intelligence artificielle qui prend des décisions sans pouvoir les assumer, les défendre et sans tenir compte des facteurs âges, sexe, handicap. Cela peut donc engendrer des préjudices, des plaintes et voir même un sentiment